Ouverture du festival
Vendredi 19 mars - 19h - MEO
Navro’z
En partenariat avec la Maison d’Asie Centrale
Venez fêter avec nous Navro'z - prononcer navrouz -, le nouvel an d'Asie Centrale, de Perse et du Kurdistan qui correspond aussi au début du printemps.
Chaque 21 mars, les fêtes d'origine païenne de Navro'z célèbrent le retour de la vie après les longs mois d'hiver et donnent lieu à de nombreuses réjouissances.
Au programme : présentation des origines de Navro'z, explication par différents intervenants (Kirghizes, Ouzbeks, Iraniens, Tadjiks, Ouïgours, Turkmènes, Kazakhs, Afghans,...) de la façon dont on fête Navro'z dans leurs pays respectifs, danse, musique, dégustations, costumes traditionnels, projections...
Une surprise : dégustation de sumalak, le mets incontournable des fêtes de Navro'z, élaboré pendant sept jours par les femmes d'Asie centrale, fait à base de blé germé, ainsi qu’une présentation de sa préparation (mieux encore, une démonstration !).
Nous vous invitons à venir habillé en tenue "centrasiatique" pour ceux qui possèdent un costume… A cette occasion, la Maison d'Europe et d'Orient a donné carte blanche à la Maison d'Asie Centrale dirigée par Sylvie Lasserre.
Samedi 20 mars 17h - Hors les murs
Une montagne de langues...
La conférence de Dominique Dolmieu sera l’occasion de présenter les travaux de recherche réalisés par les éditions l’Espace d’un instant depuis une décennie.
Tout d’abord, sortie en 2009, La Montagne des Langues, anthologie des écritures théâtrales du Caucase, dirigée par Virginie Symaniec et Dominique Dolmieu ; ensuite les projets en cours, à savoir une anthologie des théâtres d’Asie centrale, dirigée par Simon Tordjman, et une anthologie des écritures théâtrales contemporaines de Biélorussie, dirigée par Larissa Guillemet et Virginie Symaniec ; enfin les projets à venir, à savoir une anthologie des écritures théâtrales de Croatie, à l’occasion de son entrée dans l’Union européenne.
Bibliothèque Saint Eloi - 23 rue du Colonel Rozanoff - 75012 Paris
Vendredi 26 mars - 19h - MEO
Vernissage photo
MĂ©moires en exil
Installation photographique d’Ilias Poulos
En octobre 2008, l’artiste Ilias Poulos s’est rendu à Tachkent en Ouzbékistan pour photographier et interviewer les derniers survivants des 12.000 combattants de gauche qui, à la fin de la guerre civile grecque de 1946-49, ont été acheminés vers l’Ouzbékistan soviétique. Cette exposition, qui offre au regard les portraits de ces réfugiés politiques et leurs souvenirs les plus prégnants de la guerre civile, se veut comme un dépositaire de mémoires. Le regard est alors forcément fragmentaire, à l’image de notre mémoire, tant personnelle que collective, qui elle aussi, se construit à partir des fragments. Intitulé Anthropo-géographie, ce travail a été exposé en automne 2007 dans la galerie Art-act à Athènes (14e Mois international de la photo), au Musée d’Etat d’art contemporain de Thessalonique (Visual Arts in Greece 2007) et au American College of Greece au printemps 2008. Né à Tashkent, de parents grecs réfugiés politiques, Ilias Poulos a étudié les Beaux-Arts et la musique classique à Athènes. Depuis 1986, il vit et travaille à Paris, où il a également étudié les arts martiaux et la médecine chinoise. Ses peintures, installations, installations sonores et photos ont été exposées dans beaucoup d’expositions individuelles et collectives à Paris, Athènes, Bruxelles, Budapest, Tachkent, Plovdiv, Harare, Thessalonique, Marseille, Bordeaux, Rethymno, Corfou, Cadillac, Douarnenez et plusieurs autres villes en France et à l’étranger. Il a été commissaire de plusieurs expositions collectives en France et à l’étranger.
Exposition visible jusqu’au mardi 20 avril inclus.
Galerie ouverte du lundi au vendredi de 10h Ă 13h et de 14h Ă 19h.
La galerie étant régulièrement utilisée pour diverses activités, il est recommandé de nous contacter avant votre venue au 01 40 24 00 55
Vendredi 2 avril 20h30 - MEO
Lecture Ă deux voix
Tsiganes français sous l’Occupation
D’après L’internement et la déportation de Tsiganes français sous l’Occupation : Mérignac-Poitiers-Sachsenhausen 1940-1945 d’Emmanuel Filhol
avec Michèle Faurie - Christophe Siognault / Chant Mikhaela Petrova
Proposé par la Compagnie Saudade - Maison d'Europe et d'Orient
A l’occasion de la Semaine de la culture Rromani organisée par l’association la Voix des Rroms.
Les témoins parlent, les historiens écrivent, les artistes portent la parole. Ensemble, lecteurs et auditeurs, nous rebranchons deux fils dénudés sur le courant affaibli de la mémoire. Aux dires de certains anciens, c'est impuissants qu'ils ont assistés durant cette guerre à la spoliation des biens de personnes jugées indésirables sur le territoire, à leur enfermement, à l’humiliation puis à leur déportation. Mais alors témoins de ces horreurs, pourquoi quarante années passées depuis ces événements, continuent-ils de traiter cette population déshéritée de « voleurs de poules », à semer la mauvaise parole, jetant toujours le discrédit sur un peuple nomade, quand ils les ont vus en spectateurs, dépouillés, affamés jusqu’à la mort, et que l’on a volé, à ces familles, les enfants à leurs parents, les parents à leurs enfants? …
Avec cette lecture à deux voix, le projet est de « redonner vie à ces oubliés de l'histoire. » Il s'agit de remplir consciencieusement dans un souci d'accomplissement du « Devoir », une case vide de la mémoire nationale, avec l'angoisse pour connaître trop bien les mécanismes et les fondements d'une haine ancestrale, de voir ressurgir l'horreur demain matin...
Emmanuel Filhol est enseignant à l’Institut Universitaire de Technologie de Bordeaux 1, chercheur au Laboratoire Epistémé (EA 2971) de l’Université Bordeaux, Institut Lamartine, membre du Centre de recherches tsiganes de l’Université Paris V, Maîtrise de Philosophie, Université de Bordeaux 3.
Christophe Sigognault est comédien, clown, auteur, metteur en scène. Co-fondateur avec Gilles Audejean du cirque équestre Ô Cirque, Saudade.
Michèle Faurie : Communication/documentation - Relations publiques. Édition, suivis éditorial, traduction de dialogues films et scénarios. Pratiques artistiques théâtre et danse.
Mardi 6 avril - 20h30 - MEO
Concert
Polyphonies géorgiennes
PROJECTION - « Un chœur en Géorgie » (55mn) - de Laurent Garibaldi
Inclus au livre-DVD : « NANINA, Carnet de voyage d’un chœur en Géorgie » édité par le Chant du Voisin
A la fin du mois de juillet 2008, trente choristes issus des chorales « Le Chant du Voisin » (Marseille) et « Escales » (Lyon), et leurs chefs de chœur, Cati Delolme et Christèle Rifaux, sont partis en Géorgie pour quinze jours d’immersion dans la polyphonie géorgienne. Une traversée de trois régions, la Svanétie, l’Adjarie et la Gourie, trois sessions intensives de travail avec trois « maîtres chanteurs », quatre concerts donnés par les choristes pour partager avec le public géorgien un répertoire métissé de chants français et corses, traditionnels et contemporains. Une aventure humaine et musicale que le réalisateur Laurent Garibaldi, lui-même choriste du Chant du Voisin, nous raconte de l’intérieur.
CONCERT - Ensemble Madrikali
Découvrir les sommets du Caucase dans la brume du matin, se perdre dans la cité troglodyte de Vardzia, se reposer à l’ombre d’un oranger en Gourie, s’émerveiller devant l’architecture des villages fortifiés en Svanétie… c’est tout cela qui attend le voyageur en Géorgie, mais ce sont aussi des rencontres bien souvent musicales. Du dialogue polyphonique sur fond de basse continue, répandu en Géorgie orientale, à la polyphonie contrastée avec trois parties partiellement improvisées, caractéristique de la Géorgie occidentale, chaque région possède un style musical propre. Les chanteuses de Madrikali vous proposent de les découvrir à travers leur répertoire : des berceuses aux chants liturgiques, en passant par les chants de fête ou de travail. En Géorgie, tout est chanson !
Entrée 10 euros / 8 euros tarif réduit (étudiants, chômeurs, adhérents)
Vendredi 9 avril 19h - MEO
Projection et débat
Chamanisme en Ouzbékistan
Ouzbékistan, décembre 2008. Un village aux confins ouzbéko-tadjiks. Au loin, les sommets enneigés des monts Turkestan. Un oued à sec, qui sert de piste. Au bord de l’oued, une ferme, la dernière avant la frontière du Tadjikistan, deux cent mètres plus loin. Là vit Mayram, la chamane la plus puissante de la région. Le regard perçant et malicieux. Des pommettes très saillantes. Calme. Sûre d’elle.
Sylvie Lasserre a partagé sa vie, ce qui lui a permis d’assister à différents rituels. La neige fraîche a plongé le pays dans un doux silence. Moins quinze degrés la nuit. Coupures de gaz et d’électricité, pas d’eau courante, toilettes à l’extérieur, simple trou creusé dans la terre…
Dans cette région reculée d’Ouzbékistan, le chamanisme se pratique encore selon des méthodes préislamiques. Mayram soigne en jouant de la doïra, le tambourin grâce auquel elle « ressent ce qui se passe chez les gens ». Le rituel le plus important, long et complexe, est le « koch koch » - prononcer koutch koutch. Battements lancinants de la doïra, transes, larmes, rires, chants et cris des femmes… Mélopées de Mayram qui invoque les saints, les fées et les démons. Histoires de vies. Emotions.
Sylvie Lasserre est grand reporter, spécialiste de l’Asie centrale.
Elle est l’auteur du blog www.surlesroutesdasiecentrale.com
Mardi 13 avril 19h - MEO
Carte blanche Ă Ĺ˝anina Mirčevska
Ĺ˝anina Mirčevska est nĂ©e en 1967 en MacĂ©doine. Ses textes ont Ă©tĂ© primĂ©s notamment en SlovĂ©nie, oĂą elle rĂ©side, et prĂ©sentĂ©s un peu partout en Russie, aux États-Unis et en Europe, notamment au Royal Court Theatre Ă Londres et Ă la MC2 Ă Grenoble, dans le cadre du festival Regards croisĂ©s en 2006.
Les pièces Bienvenue aux Délices du Gel et Respire ! ont été publiées par les éditions l’Espace d’un instant en 2008.
Vendredi 16 avril 20h30 - MEO
Concert
Chants migrateurs
Du répertoire traditionnel grec jusqu’au Rebetiko...
Xanthoula Dakovanou : chant / Taxiarchis Vasilakos : accordeon
Laurent Clouet : clarinette / Evina Petridou : lafta, percussions
Artiste invité : Sri Venudas, chanteur indien
Chants migrateurs... de peuples éloignés. Chants nostalgiques, pleins de mémoires, d’odeurs de la terre natale et des empreintes des biens aimés... Des sons pentatoniques des montagnes d’Epire jusqu’aux chants marins des îles, jusqu’aux chants du dialecte « grekanika » d’Italie du Sud et même jusqu’au « Rebetes », exilés de leur terre natale d’Asie Mineure pour se retrouver dans les ports du Pirée et de Thessalonique... et au delà de ça, jusqu’aux oiseaux migrateurs d’aujourd’hui...
La mère chante à son fils qui est parti loin, pour travailler
La fiancée à son marin bien aimé, parti à la mer
Le fils parti loin, à l’étranger, chante à sa famille
Le mari chante les retrouvailles avec sa femme...
Xanthoula Dakovanou, grecque, chanteuse, elle-même oiseau migrateur à la terre de la France, née à Athènes au sein d’une famille d’immigrés politiques qui ont passé eux aussi la moitié de leur vie à Tachkent, en Asie Centrale... rencontre à la Maison de l’Europe et de l’Orient son oncle, Ilias Poulos, artiste visuel, exposant les « Mémoires en exil » des derniers partisans de la communauté grecque à Tachkent et chante le fil migrateur de son peuple, sa famille, et d’elle même... Chants migrateurs, pleins d’émotions, d’ici et d’ailleurs.
Entrée 10 euros / 8 euros tarif réduit (étudiants, chômeurs, adhérents)
Vendredi 23, samedi 24 et dimanche 25 avril - MEO
Manifestation pluridisciplinaire
Week end Russie
A l’occasion de l’année de la Russie en France - Dans le cadre de l’année « OFF »
En partenariat avec la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), Reporters sans frontières (RSF), l’Assemblée Européenne des citoyens (AEC), Amnesty International, Avocats sans frontières, Marcho Doryila, Comité Tchétchénie, Festival de Cinéma de Douarnenez…et en présence de plusieurs de leurs représentants.
A l’occasion de l’année de la Russie en France, La Maison d’Europe et d’Orient a décidé d’organiser un week end incluant débats, projections, lectures, musique etc., intéressant les peuples minoritaires, leurs cultures, leur rapport à l’ethnie majoritaire, les associations en résistance ainsi que les dysfonctionnements de la Russie de l’ère Poutine.
Une exposition de portraits sera conçue, en plus grand nombre possible, de ces journalistes, militants de la société civile, opposants de tout poil, devenus trop gênants pour être gardés en vie, et dont les polices de Russie semblent décidément avoir bien de mal à identifier les assassins…
L’exposition de portraits sera visible jusqu’au 18 mai inclus.
Vendredi 23 avril - 19h
Vernissage de l’exposition Victimes du devoir
Samedi 24 avril
15 :
PROJECTION
Rayana ou l’enfance brisée (France, 2006, 50mn) - de Mylène Sauloy
Grozny, la capitale la plus bombardée depuis la Seconde guerre mondiale. Ici, les hommes se reconstruisent moins vite que la ville… Rayana, la fondatrice du centre « Sauvons la génération », accueille chaque jour une soixantaine d’enfants et de jeunes. La plupart ont sauté sur des mines antipersonnel posées par l’armée russe. D’autres ont été gravement blessés ou traumatisés sous les bombardements. Auprès de Rayana, ils viennent chercher une aide médicale et psychologique. Une famille aussi. Entourée d’une équipe d’éducateurs, Rayana suscite des miracles. De jeunes adultes, amputés d’un bras ou des deux jambes, s’entraînent dur pour participer à des championnats de bras de fer, de danse et rêvent des Jeux paralympiques
Interview de Natacha Estemirova, par Mylène Sauloy
Réalisée au bureau de l’association Mémorial (avril 2009/Grozny, 8’)
16h15
DEBAT sur la résistance de la société civile : La Russie en mouvement(s)
Modérateur Bernard Dréano
Avec Anne Le Huérou, Sacha Koulaeva (sous réserve), Elsa Vidal…
18h
LECTURE
64 Kilos - de Helen Doyle
Avec Elodie Chanut
Cette histoire s’inspire d’événements vécus dans le Caucase, alors qu’Helen Doyle travaillait au repérage de son dernier documentaire, Birlyant, une histoire tchétchène. Elle se passe dans la communauté tchétchène à Tbilissi, la capitale de la Géorgie, quelque temps après la Révolution des roses.
19h PROJECTION
Vivre en Paix (Mirnaja zhizn) - D’Antoine Cattin et Pavel Kostomarov (2004 - Suisse - 45 minutes - Mini DV)
Depuis décembre 1994, c’est la guerre en Tchétchénie. Sultan a perdu sa femme : leur maison a été bombardée. Avec son fils Apti, il s’est réfugié dans un petit village de la campagne russe où il tente de commencer une nouvelle vie. Au kolkhoze, les deux Tchétchènes ont été engagés pour réparer l’étable. Loin des bombes, à quoi ressemble la vie «pacifique» dans la campagne russe ? Sultan et Apti sont confrontés à une société russe en déliquescence. Si le père gardera son intégrité jusqu’à la fin, qu’en sera-t-il du fils, un jeune homme déraciné ? Doit-il se lier d’amitié avec un jeune Russe du village, qui part bientôt guerroyer en Tchétchénie ? S’intégrer dans une société sans futur, qui le rejette, ou retourner dans son pays natal ravagé par la guerre ?
20h
CONCERT
Bielka Mijoin
Bielka, "écureuil" en russe, est russe par sa mère et rousse de surcroit. Comme cet animal tutélaire, elle vagabonde de branche en branche, de pays en pays. "Si l'arbre part de ses racines, ses branches se déploient dans l'univers, et quand un oiseau vient se poser sur elles, il ne lui demande pas ses papiers d'identité... Les modes se suivent et passent, mais tant
qu'il y aura des hommes pour chanter ils reviendront puiser à la source dont l'eau n'est cependant jamais la même." Son âme "tziganise" et sa voix, celle qu'on les femmes des Balkans à l'Oural, vous donne le vague à l'âme... Chanteuse cosmopolite, qu'il soit en russe, en yiddish, en tzigane, en français ou en breton, est le chant profond du monde, dont il contient toute la sagesse... "La musique est comme l'eau des fleuves dit-elle, elle ne s'arrête pas aux frontières"... Qu'importe la langue ? Bielka aime terminer ses concerts par un chant de France, hommage à cette terre qui accueillit tant d'étranges étrangers, dont son grand-père : petit tailleur juif de russie... "Mais je suis née à paris dans le faubourg" gouaille-t-elle ! Laissons-nous donc mener de la Mer Blanche à la Mer Noire... en passant par la mère Juive...
Dimanche 25 avril
16h
PROJECTION
Un automne komi permiak (Permikomi sügis) d'Indrek Jääts - 57 min, documentaire, Estonie, 2009
Filmé en septembre 2008 dans l'okroug komi permiak du kraï de Perm, Un automne komi permiak est un documentaire sur l'identité ethnique, l'assimilation et la politique actuelle de la Russie à l'égard des nationalités. Indrek Jääts est ethnologue, chercheur au Musée national d'Estonie.
17h
DEBAT sur les minorités
Modérateur Bernard Dréano
Avec Adeline Braux, Doctorante Sciences-Po, spécialiste des minorités sub-caucasiennes…
18h
PROJECTION
Le Monde deJuri Vella de Liivo Niglas - 58 min, 2003, VO st français
Il y a dix ans, Juri Vella, écrivain et militant de Sibérie Orientale, a quitté son village pour mener la vie de gardien de troupeau de rennes dans la Taïga. Le petit monde qu’il y a créé devait offrir une protection contre la dégénérescence due à l’alcoolisme et au chômage qui est une sérieuse menace pour les peuples indigènes de Sibérie. Malheureusement, le monde de Juri Vella n’est qu’une oasis de traditions dans l’une des plus importantes régions productrices de pétrole de Russie.
20h
RECITAL de poèmes classiques russes, par Harold David et Françoise Vanhecke
Vendredi 30 avril 19h - MEO
Rencontre littéraire
Samovar littéraire
En partenariat avec les éditions Non Lieu et les éditions de l’EHESS
Présentation des ouvrages
Un État en quête de nation : la République de Moldavie
De Matei Cazacu et Nicolas Trifon
La République de Moldavie. Certainement l’un des pays d’Europe les moins connus des Français. Qui se souvient de la guerre civile qui fit rage au début des années 1990 sur ce territoire grand comme la Belgique ? Quant est-il aujourd’hui du conflit en Transnistrie ? Où va la société moldave ? Les peuples de Moldavie formeront-ils un jour une nation commune au sein d’un État unifié ? C’est pour répondre à ces questions que deux des meilleurs connaisseurs de la région ont écrit ce livre, retraçant l’histoire, souvent agitée, de ce qu’on nommait au XIXè siècle la Bessarabie. Décortiquant les discours nationalistes, cet essai s’attache à éclairer la réalité moldave. Une large part est faite à la compréhension des processus identitaires moldaves, au travers notamment de l’élément qui cristallise toutes les haines : la langue.
Parution aux Ă©ditions Non Lieu en avril 2010
Peines de guerre, La justice pénale internationale et l’ex-Yougoslavie
De Magali Bessone et Isabelle Delpla
Depuis sa création en 1993, poursuites et acquittements rythment les politiques d’inculpation qu’initient le TPIY. Comment une instance internationale peut-elle juger des crimes de guerre commis sur un territoire ? Quels effets sur le pays ont ces inculpations ? Face à des questions laissées longtemps sans réponse, juge, historien, criminologue, philosophe, anthropologue croisent ici leurs regards. Ils reviennent tout particulièrement sur la réception de ce tribunal en ex-Yougoslavie. Car là réside une des intentions fortes de l’ouvrage : souligner la pleine appartenance de l’ex-Yougoslavie à l’Europe. Une autre grande originalité de ce livre est l’attention portée à la notion de peine et aux points de vue des acteurs : autorités religieuses, témoins, experts, victimes, hommes ou femmes ordinaires. Car le TPI affecte d’abord les pays concernés par ses inculpations et les peines qu’il accorde.
Parution aux Ă©ditions Isabelle Delpla & Magali Bessone en mars 2010
Vendredi 7 mai 20h - MEO
Conte
Le chevalier Ă la peau de tigre
D’après le roman médiéval du géorgien Chota Roustavéli
Raconté par Martine Tollet devant des toiles peintes dans la tradition des conteurs/ imagiers orientaux.
Durée 1H00
Public adolescent et adulte
A l’instar d’Homère ou de Shakespeare, le poète médiéval géorgien Chota Roustavéli s’efface derrière son œuvre. On ne sait à peu près rien de sa vie, par contre son récit, « Le Chevalier à la Peau de Tigre », composé en l’honneur de la Reine Tamar, est considéré comme l’un des chefs d’œuvre de la littérature médiévale mondiale. Beaucoup de Géorgiens en connaissent, aujourd’hui encore de longs passages par cœur.
Pour l’amour de la reine du Caucase, le chevalier Avtandil part à la recherche d’un mystérieux personnage vêtu d’une peau de tigre qui fuit toute présence humaine…
« Le Chevalier à la Peau de Tigre » est un récit d’amour courtois et d’amitié chevaleresque inspiré de vieilles légendes persanes, qui met en scène deux couples d’amoureux dont les destins se croisent : Avtandil et Titatine, d’une part, Tariel et Nestane, d’autre part. L’œuvre, écrite en vers d’un grand raffinement, se situe dans un Orient imaginaire et est fortement apparentée à certains courants de pensée inspirés de Denys l’Aréopagite, qui circulaient à la même époque en Europe occidentale.
Martine Tollet s’est librement inspirée pour le texte de la traduction française établie par Serge Tsouladsé pour les Editions Gallimard.
Entrée 10 euros / 8 euros tarif réduit (étudiants, chômeurs, adhérents)
Dimanche 9 mai - Hors les murs
Fête de l’Europe
À l’occasion de la Fête de l’Europe, la FACEF (Fédération des associations culturelles européennes en Île-de-France) souhaite rendre hommage à la diversité culturelle de l’Europe dans ses frontières géographiques, en mettant l’accent sur les cultures d'Europe du Nord, d'Europe médiane et du sud-est, et en donnant une visibilité à des cultures européennes trop souvent méconnues. L’idée d’un village des associations culturelles européennes et franciliennes, sous forme de tentes et de stands, exprime la conception d’une Europe du dialogue, d’une Europe respectueuse de sa pluralité et de ses minorités. Toute la journée, le public pourra découvrir sur les stands les différentes activités des associations membres de la FACEF, se restaurer avec de multiples spécialités culinaires des pays représentés, découvrir leurs artisanats, consulter des ouvrages, des revues, de la documentation touristique, etc... Sur la scène, divers spectacles de danse, de chants, de contes et de musique se succéderont...
Vendredi 14 mai 19h - MEO
Carte blanche Ă Jeton Neziraj
Dramaturge, Jeton Neziraj est né le 17 juillet 1977. Actuellement Directeur Artistique du Théâtre national du Kosovo, il a écrit quinze pièces de théâtre mises en scène et présentées aussi bien au Kosovo qu’à l’étranger. Ces pièces sont traduites en anglais, français, macédonien, slovène, croate, roumain, bosniaque, allemand etc. Il a collaboré avec de nombreuses compagnies telles que « Nomad Theatre », ou « Markus Zohner Theatre Compagnie ».
Sa pièce de théâtre « Lisa dort » a remporté la première place du concours national organisé par la maison d’édition « Buzuku ». Il est le scénariste du film « Les ânes de frontières » présenté en 2009.
Jeton Neziraj est l’auteur d’une dizaine d’articles et critiques sur le théâtre, publiés dans des revues et magazines locaux et internationaux sur le théâtre. Il est également l’auteur de quelques livres monographiques, dont celui sur le fameux acteur kosovar, Faruk Begolli.
Il est le fondateur et a été très longtemps le directeur de la compagnie théâtrale « Le Centre Multimédia.
Vendredi 21 mai 19h - MEO
Vernissage photo
Les Yeux brûlants
Photographies d’Antoine Agoudjian
Rarement l'identité, le destin et le travail d'un photographe se seront à tel point confondus avec celui de la communauté humaine dont il est issu. Antoine Agoudjian est français, né de parents arméniens, petit-fils de rescapés du génocide de 1915 : rien de ce qui touche à l'histoire tragique de l'Arménie et de son peuple ne lui est indifférent ou lointain. Après le terrible tremblement de terre qui ravagea l'Arménie, il entame un projet de longue haleine : dresser l'inventaire des lieux de la mémoire arménienne et rendre compte de la diversité géographique et humaine de ceux et celles qui s'en réclament. En découvrant ces images fortes et subtiles au noir et blanc parfaitement maîtrisé, on mesure la richesse d'une culture, la profondeur de ses racines, la force du rêve plurimillénaire de ses acteurs. Benoît Rivero
Antoine Agoudjian est né en 1961 à St Maur, en France.
En 1988, il part pour deux années en Arménie avec une ONG comme logisticien et interprète et commence ses premières images quand son travail d’aide humanitaire le lui permet. De retour en France en 1990, il publie son premier livre aux Editions Parenthèses, « Le Feu sous la Glace » préfacé par Alberto Moravia. Il commence à photographier la misère et contacte les Restos du Cœur afin de compléter son travail. En 1992, il rencontre Robert Doisneau qui l’aidera à mettre en forme son deuxième livre publié par les Editions Calmann-Levy, Portraits des Restos du Cœur préfacé par Frédéric Dard. Il intègre l’agence Rapho. En 1996 paraît son troisième ouvrage Istanbul peut-être préfacé par Michéa Jacobi, en 1999 il expose sur le toit de la Grande Arche de la Défense et publie son quatrième livre Rêves Fragiles , aux Editions Actes Sud. Entre 1999 et 2006, il poursuit son projet sur la mémoire des Arméniens dans l’ex-empire Ottoman qu’il débute par Jérusalem, le Liban, la Syrie, L’Arménie, L’Anatolie, L’Asie Mineure, L’Irak, L’Iran, la Géorgie et le Kharabagh. Les Yeux Brûlants paraît en 2006 dans la collection Photo Poche aux Editions Actes Sud préfacé par Atom Egoyan. Il expose régulièrement dans des espaces institutionnels et privés. Antoine Agoudjian se consacre entièrement à son projet sur la Mémoire
Exposition visible jusqu’au 22 juin.
Galerie ouverte du lundi au vendredi de 10h Ă 13h et de 14h Ă 19h.
La galerie étant régulièrement utilisée pour diverses activités, il est recommandé de nous contacter avant votre venue au 01 40 24 00 55
Vendredi 28 mai 20h30 - MEO
Danse
Danses persanes
Spectacle dansé par Rana Ahmadi
Sur des textes de Rana Ahmadi et des poèmes de Khayyâm, Rûmi, Saadi…
Compagnie L’œil Persan
C'est un voyage, un voyage en Iran, une promenade dansée au cœur de la Perse. Depuis le Khorassan, sur la route des nomades Ghashghai et par les rizières de Gilan jusqu'au désert de Yazd, pays des Zoroastres, en passant par Chiraz, villes des grands Poètes Persans... La Danseuse Perse aux multiples visages nous guide à travers l'Iran.
La Danseuse Perse mêle avec grâce danse, théâtre et poésie, rendant ainsi hommage aux danses iraniennes. La voix et les projections photographiques racontent des histoires tel un livre d'images et participent à un véritable éveil de notre imaginaire.
Entrée 10 euros / 8 euros tarif réduit (étudiants, chômeurs, adhérents)
Vendredi 4 juin 19h - MEO
Manifestation pluridisciplinaire
Une ballade chez les Pomaks dans les monts de Rhodope
En partenariat avec Ethnomusika
Les Pomaks sont des slavophones islamisés durant l'empire ottoman ; ils habitent aujourd'hui en Bulgarie, en Grèce et en Turquie.
PROJECTION
« Plus tu parles...plus tu pleures » (Grèce, 2007, 75 minutes)
Film documentaire de Dimitris Kitsikoudis
Trois anthropologues, un historien, un islamologue et plusieurs Pomaks nous amènent dans les montagnes de Rhodope, situées dans les Balkans, afin de rencontrer la population pomak et connaître son histoire, sa culture, ses problèmes, ses peurs et espoirs. Les Pomaks vivent dans les montagnes de Rhodope, ligne frontalière entre la Grèce et la Bulgarie. Ils parlent le slave du sud et ils sont musulmans. Leur origine reste toujours obscure pour les historiens. Eux-mêmes s’auto définissent comme grecques, bulgares ou turcs. Un de leurs proverbes est révélateur : Méfie-toi du fusil du turc, des coups du bulgare et de la plume du grec , le fusil et les coups s’oublient mais la plume n’oublie jamais.
CONFERENCES
Mythes historiques concernant les Pomaks
Par Bernard Lory
Historien, spécialiste des Balkans. Maître de conférences à l’Inalco et directeur-adjoint du Centre d'études slaves de l’Université Paris IV Sorbonne.
L'Ă©volution de l'univers musical chez les Pomaks : pratiques et enjeux
Par Eftychia Droutsa
Pianiste au Conservatoire Nationale d’Athènes, elle commence ses études universitaires en France à l’Université de Strasbourg, Marc Bloch en Musicologie. Elle obtient le Master 1 intitulé Une musique d’origine divine : la musique de Thrace Occidentale et son évolution . Elle poursuit ses études à l’université de Paris IV–Sorbonne en ethnomusicologie au Centre de recherches Patrimoines et Langages musicaux sous la direction du professeur François Picard. Elle entame son travail sur le répertoire vocal de la minorité musulmane Pomak (Nord de la Grèce, Thrace) intitulé Le chant Pomak : mémoire et perception musicale. Elle continue ses études en doctorat à l’université de Paris IV–Sorbonne sous la direction du professeur François Picard. Elle est membre de l’association EthnomusiKa.
CONCERT - Trio Tzane
Janam, Tzane'm, jân, mot d'origine persane, qui a voyagé à travers les âges jusqu'en Turquie, en Grèce et Bulgarie, pour dire âme. Le Trio Tzane est l'histoire de la rencontre à Paris de trois femmes, trois nationalités, trois univers différents qui se racontent des histoires si différentes et si similaires à la fois, les chantent en grec, turc, bulgare, serbe, macédonien, etc. Ces histoires balkaniques, elles les chantent en polyphonies, à leur manière ou à la manière des ancêtres, en mêlant improvisations vocales à de toutes nouvelles compositions de jeunes compositeurs. C'est un voyage de la Macédoine à la Turquie, en passant par la Bulgarie, l'Epire et la Mer Noire. Une histoire dite par trois voix qui se croisent puis s'éloignent dans des harmonies particulières. Le Trio Tzane est artiste associé à la Maison d’Europe et d’Orient pour la saison 2009-2010.
Du 11 au 13 juin - MEO et Hors les murs
Rencontres littéraires
Samovar littéraire
A l’occasion de « Paris en toutes lettres »
Vendredi 11 juin 19h
La Maıson d’Europe et d’Orient invite trois Professionnels de la BULAC* Ă partager leur expĂ©rience et leurs coups de coeur littĂ©raires autour d’une tasse de thĂ©.
L’industrie du livre et la vie politique sont étroitement liées au Moyen-Orient. Ladan Taheri se proposent de nous raconter comment ce contexte influe sur le travail d’acquisition réalisé au sein d’une bibliothèque ouverte sur la diversité des mondes. Ladan Taheri nous décrira par le menu les chemins quelquefois cahotiques empruntés par les livres sur ce territoire, situé entre la rive est de la Méditerranée et la ligne tracée par la frontière entre l’Iran, le Pakistan et l’Afghanistan, pour arriver jusqu’aux rayonnages de la bibliothèque.
C’est Ă une incursion littĂ©raire en Bosnie Ă travers les Ĺ“uvres romanesques de Ivo Andrić et Saša Stanišić que nous convie Alexandre Asanović. Pour ce bibliothĂ©caire, l’œuvre de chacun de ces Ă©crivains met en scène la pĂ©rennitĂ© toujours contestĂ©e de la Bosnie. Deux gĂ©nĂ©rations, deux personnalitĂ©s et deux styles distincts : l’acadĂ©micien et le rocker ont en commun la richesse de leurs parcours et la prĂ©occupation de disqualifier dans leurs Ă©crits l’enfermement dans une « identitĂ© nationale », conduisant inĂ©luctablement Ă l’appauvrissement de la pensĂ©e et Ă la catastrophe.
Francis Richard, directeur scientifique de la BULAC, nous invite à une promenade érudite dans les fonds de la bibliothèque, constitués au cours de ces trois derniers siècles. La parole experte de Francis Richard nous guidera dans des collections foisonnantes qui recèlent les premiers textes imprimés dans certaines langues d’Afrique ou d’Asie, mais aussi des manuscrits laissés par les premiers découvreurs d’idiomes de pays lointains, qui en constituèrent patiemment des grammaires et des dictionnaires.
*La BULAC est une bibliothèque spécialisée dans les langues du monde non occidental qui ouvrira ses portes à la rentrée 2011, rue des Grands Moulins, Paris XIIIe. www.bulac.fr
Samedi 12 juin - MEO
Nouvelle publication des éditions l’Espace d’un instant
Vernissage d’Une chambre sur le Bosphore et Maison centrale de Biljana Jovanovic
Dimanche 13 juin - Institut hongrois
Nouvelle publication des éditions l’Espace d’un instant - Hors les murs
Vernissage de Le Veilleur de pierres de JĂ nos HĂ y
Vendredi 18 juin 20h30 - MEO
Théâtre
Fuck You Europa
De Nicoleta Esinencu
Traduit par Mirella Patureau
Publié aux éditions l’Espace d’un instant /Maison d’Europe et d’Orient
Mise en scène de Veronika Boutinová
Avec Charlotte Talpaert et Priscilla Sombret
Compagnie “Les Chiennes savantes”
« Je ne sais même pas comment le dire… Que j’aimerais chier avec plaisir sur toute votre Europe… » Tel est le fantasme du personnage créé à Chisinau en 2003 par Nicoleta Esinencu, une dizaine d’années après la chute du Mur de Berlin et les retrouvailles Est-Ouest. Dans ce monologue tendre et violent, version lettre au père moldave, où se mêlent musiques et performances gustatives, Charlotte Talpaert incarne avec rage et énergie cette jeune femme élevée dans la pire des misères, sous le régime communiste, et qui découvre avec écœurement la surconsommation à l'occidentale… Estomacs fragiles, ne pas s’abstenir !
La Compagnie « Les Chiennes savantes » réunit Charlotte Talpaert, ancienne membre de la troupe « Poupées de chimère » et Veronika Boutinova, dramaturge. Charlotte et Veronika ont créé toutes deux « Les Chiennes savantes » en 2009 et viennent d’obtenir la subvention « Pas à pas » avec le Théâtre de Chambre de Christophe Piret ; elles travaillent sur un spectacle de marionnettes : « Les Petits Vagues à l’âme de Zoé Cornue » et envisagent une mise en scène des textes de Veronika sur les migrants de Calais avec le metteur en scène Pierre Foviau.
Fuck You Europa se produira en Avignon, festival off, toute la durée du festival (7 au 27 juillet 2010) à 11 heures, au cinéma Utopia République.
Entrée 10 euros / 8 euros tarif réduit (étudiants, chômeurs, adhérents)
Mardi 22 juin 19h - MEO
Rencontre littéraire
Voyage au pays des Gorani de Jean-Arnault Derens et Laurent Geslin
En librairie le 21 mai 2010
Au Kosovo, il y a, certes, des Albanais et des Serbes, mais pas seulement… Dans les hautes montagnes qui s’étendent au Sud de Prizren, entre Kosovo, Albanie et Macédoine, vivent aussi des Gorani. Ce petit peuple de montagnards slaves musulmans parle un dialecte de la famille macédo-bulgare. Les alpages, qui ne tiennent nullement compte des frontières étatiques, sont leur royaume mais, depuis des générations déjà , les Gorani partent à travers le monde pour chercher fortune. Les pâtisseries qu’ils tiennent, de Vienne à Istanbul, sont partout justement réputées.
Oubliés par la « grande histoire », négligés par la communauté internationale et les institutions du « nouveau » Kosovo, les Gorani sont fiers de leur identité et entendent bien le faire savoir ! Voici une tâche que les deux auteurs, journalistes gyrovagues arpentant les chemins des Balkans depuis des années, s’étaient juré, depuis longtemps, de mener à bien.
Toutefois, pour découvrir les mystères de ce petit peuple, le lecteur impatient devra d'abord résoudre l'énigme du lapin jaune de Sombor (Voïvodine), partager le café avec des vieux bergers, participer à une dizaine de mariages, chevaucher dans la montagne et emprunter les chemins de la contrebande. Il entendra aussi parler des politiques de Belgrade et de Pristina, des multiples manipulations que des nationalistes cupides pratiquent aux dépens d’un « petit peuple »...
Il découvrira alors que les Gorani, étrangers aux flambées nationalistes qui secouent régulièrement les Balkans, cherchent avant tout à survivre aux bouleversements politiques des vingt dernières années et à la mutation rapide de leur mode de vie traditionnel. Le mouvement d’exode s’est en effet accéléré depuis la guerre de 1999 mais, chaque été, les Gorani reviennent au pays, qu’ils quittent avec le cœur serré, espérant que, l’an prochain, le monde de leurs ancêtres n’aura pas disparu.
Les auteurs
Jean-Arnault Dérens est agrégé d'histoire et journaliste, rédacteur en chef du Courrier des Balkans.
GĂ©ographe de formation, Laurent Geslin est journaliste et photographe.
Ils arpentent depuis de nombreuses années les différents pays des Balkans.
Ensemble, ils ont publié : Comprendre les Balkans. Histoire, sociétés, perspectives, 2e édition revue et augmentée, Paris, Non Lieu, 2010, et Bazars ottomans des Balkans, Paris, Non Lieu, 2009.
Vendredi 25 juin 19h - MEO
Vernissage photo
Si loin, si près
Photographies de Sladjana Stankovic
Une grande maison blanche, là -haut, au bord de la ville. C’est là que vivent les protagonistes d’une autre histoire des Balkans. En franchir le seuil, la première fois, c’est comme s’enfoncer dans les ténèbres. Les longs couloirs étroits, les plafonds bas, les recoins mal éclairés d’où suintent l’humidité et la solitude accumulés. Des petites mains, les doigts froids, m’entraînent dans leur monde. J’ai voulu essayer de raconter leur histoire. Celles d’enfants abandonnés mais doués d’une force et d’une énergie qui ne vous lâche plus. Au réveil, encore endormis, les pas qui s’animent peu à peu en cherchant les chaussures, les mains qui s’évertuent à refaire encore leurs pauvres lits, les cavalcades vers le petit déjeuner. Une autre journée qui commence. Dehors, au pied des montagnes, l’hiver, dur. Leurs jours sont fait d’attente et de jeux. Ils jouent, ils attendent. Attentifs, attachés les uns aux autres, attachés aussi à cette maison, obscure, si présente. Leurs yeux vous dévisagent, vous sollicitent, vous interrogent. Ils semblent pourtant avoir déjà tant vu et tant compris. Fenêtres et miroirs.
Sladjana Stankovic est née 1966 à Trstenik en ex-Yougoslavie et vit et travaille à Paris depuis 2002. Photographe associée à la Maison d’Europe et d’Orient depuis 2007, elle est également photographe officielle de la BULAC (Bibliothèque Universitaire des langues et des civilisations). Depuis 2002, elle a plusieurs fois exposé ses photos à Paris. Le thème principal de son travail est la relation entre l’être humain et son paysage urbain.
Exposition visible jusqu’au 28 juillet inclus.
Galerie ouverte du lundi au vendredi de 10h Ă 13h et de 14h Ă 19h.
La galerie étant régulièrement utilisée pour diverses activités, il est recommandé de nous contacter avant votre venue au 01 40 24 00 55